La sécurité numérique fait partie intégrante de notre quotidien. Cependant, cette notion est désormais assimilée par une analogie quelque peu originale : la cybercriminalité décrite comme une infection qu’il serait possible de prévenir grâce à un « vaccin ». Mais peut-on vraiment nous inspirer de la médecine vétérinaire pour garantir la sûreté de nos systèmes informatiques ? Le parallèle est-il aussi pertinent qu’il paraît l’être au premier abord ? Décortiquons cette métaphore.
Comprendre l’analogie entre santé animale et sécurité numérique
Pour bien saisir l’analogie, il est utile de comprendre comment fonctionne la vaccination animale. En inoculant de petites doses d’un agent pathogène, le système immunitaire de l’animal est stimulé pour reconnaître et combattre cet agent à l’avenir. Dans le monde numérique, les « vaccins » sont souvent assimilés aux mises à jour logicielles et aux logiciels de sécurité qui détectent et neutralisent les menaces.
Cependant, l’idée que nous atténuons les risques numériques comme un vétérinaire protège les animaux soulève des questions. Nous savons que nous entretenons nos logiciels et systèmes, mais peut-on vraiment espérer une immunité totale contre la cybercriminalité ? Selon une étude publiée par Cybersecurity Ventures, les cyberattaques augmentent à un rythme impressionnant chaque année, rendant ce concept plus mythique que réel.
Les infrastructures critiques, la vraie cible des cybercriminels ?
Nous devons aussi nous interroger sur les véritables cibles des pirates informatiques. Se concentrer sur un seul système, à l’image d’un chien familial, détourne l’attention des véritables enjeux : protéger nos infrastructures critiques. Ces infrastructures sont les nerfs de toute une économie : télécommunications, énergie, transport ou encore services financiers. En mai 2021, l’attaque de Colonial Pipeline a prouvé combien cette menace était tangible. En ciblant un pipeline transportant du pétrole aux États-Unis, cette attaque a montré comment une intrusion numérique pouvait avoir des répercussions économiques colossales.
Il semble prudent de suggérer que plutôt que de « vacciner » des entités individuelles, nous devrions renforcer collectivement ces unités stratégiques contre les attaques coordonnées.
Stratégies de prévention numérique inspirées des méthodes vétérinaires
Néanmoins, au-delà de l’analogie, il existe des stratégies de prévention numérique qui pourraient bien trouver leur inspiration dans le domaine vétérinaire. Nous pensons directement à :
- Surveillance continue : Comme nous surveillons la santé de nos animaux, nous devons constamment analyser nos systèmes pour détecter la moindre anomalie.
- Mise à jour régulière : Tout comme les vaccins nécessitent des rappels, nos systèmes doivent être constamment mis à jour pour parer aux nouvelles menaces.
- Éducation et sensibilisation : Nous instruisons les propriétaires d’animaux sur les meilleures pratiques, faisons de même pour les utilisateurs finaux de systèmes numériques.
Au final, l’idée de « vacciner » contre les cybermenaces reste une métaphore amusante, mais elle met en lumière la nécessité primordiale de la vigilance numérique. Chacun d’entre nous doit intégrer ces pratiques à ses habitudes quotidiennes pour contenir l’impact du cybercrime. Ce faisant, nous contribuons à un écosystème numérique plus sûr pour tous.